...et leurs conséquences pour la conservation et la mise en valeur du patrimoine du mouvement Moderne.
Les maîtres à penser du mouvement Moderne nous ont appris tout ce que nous savons, disait Colin Rowe à ses propres élèves dans les années 1970, ils ne nous ont pourtant pas appris tout ce qu'ils savaient.1 Il s'agit notamment des techniques classiques de composition architecturale. En effet, ces mêmes maîtres modernistes qui dénonçaient dans leurs écrits la monumentalité Beaux-Arts se servaient eux-mêmes de stratégies de composition monumentale héritées du XIX^e^ siècle. Depuis l'entre-deux-guerres et jusqu'aux années 1950, donc, les paradigmes classiques de composition architecturale trônaient sur les œuvres monumentales du modernisme. L'appropriation de ces paradigmes par le modernisme n'était certes pas sans équivoques conceptuels ni bavures d'échelle, elle retenait toutefois une continuité culturelle dont l'importance n'a été perçue que bien après sa perte. La maîtrise de ces paradigmes et leur graduel abandon à partir des années 1960 est illustrée dans le passage, à Brasilia, de l'« échelle monumentale » voulue par Lucio Costa à l'« échelle hideuse »2 de la promotion immobilière récente.
Paradigmes classiques by Pedro P. Palazzo is licensed under CC BY-ND 4.0