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Les comices du faire 2020 - Présentation des comices et portraits

Qu'est-ce que les comices du faire ?

Affiche des comices 2020

Depuis 4 ans maintenant, l'atelier Z accueille les comices du faire, un évènement rassemblant acteurs et projets autour des enjeux de la transition, qu'elle soit écologique, technologique, énergétique, ou encore sociale. Ateliers, présentations de projets, causeries, chantiers participatifs, projections et même concerts rythment ces deux semaines riches en échanges et initiatives concrètes. Faiseurs ou simples curieux sont libres de travailler, de discuter mais aussi de se détendre selon leurs envies. Les comices du faire servent finalement à créer des synergies entre différentes initiatives éparpillées sur le territoire, afin d'imaginer la transition à une échelle plus systémique.

Vidéo : Les comices du faire 2020

Finalement, quoi de mieux que de présenter les comices à travers la voix de ses participants ? Voici une série de mini-interviews répondant à la question suivante : "C'est quoi pour toi les comices ?"

Portrait Julie - Low tech lab de Concarneau et travail d'enquête sur les low techs

Site du Low tech Lab

Qui est Julie ?

Fascinée par l'énergie et portée par un désir de s'impliquer dans la transition, Julie a suivi une formation d'ingénieur à Nantes. Elle se disait que résoudre les limites énergétiques du monde d'aujourd'hui permettrait de lancer une transformation des consciences et pratiques dans d'autres domaines. Pourtant, au fil de ses études, elle réalise que les obstacles à la transition ne sont pas techniques mais plutôt sociaux, car nous savons utiliser les énergies renouvelables mais un changement systémique de nos modes de vie n'est pas envisagé par la majorité. Elle a donc débuté un service civique au Low tech Lab de Concarneau, au sein duquel elle agit bénévolement encore aujourd'hui. Débordante d'idées et de créativité, elle mène en parallèle ses propre projets, comme celui de concevoir et d'emménager avec quelques amis dans des habitats légers sur le terrain de l'atelier Z.

Travail d'enquête sur les low tech

Le projet est né au sein du Low tech Lab, et consistait initialement à mener une enquête de terrain itinérante sur le thème des low tech. Toute une méthodologie a été constituée entre membres du Lab, dans le but de parcourir l'Afrique et ses lieux inspirants en termes de technologies utiles, durables et accessibles, tout cela à bord d'une voiture construite à partir de jute et alimentée grâce à des carburants alternatifs (plastique fondu). Cependant, en vue du contexte récent de pandémie, ils ont choisi de s'intéresser aux initiatives présentes sur le territoire français, avant de pouvoir initier cette démarche sur le continent africain. Ils ont donc proposé à toute personne intéressée par leur projet de partager des lieux et acteurs jugés intéressants à rencontrer dans le cadre de leur projet. Le cercle d'enquêteur s'est donc élargi au-delà de l'association, et compte aujourd'hui 6 membres : Quentin, Julien, Julie, Amandine, Romane, et Virginie.

Ainsi, +ils s'appuyèrent sur le constat suivant+ : la low tech est bel et bien présente en France, mais reste aux mains d'un petit nombre de bricoleurs, bénéficiant souvent de formations techniques leur permettant d'adopter un mode de vie plus autonome et respectueux de l'environnement. Cependant, si la low tech n'est que le fruit d'initiatives individuelles, n'ayant pas pour vocation à profiter à un public plus large, cela signifierait que ces technologies et savoir-faire auraient pour finalité l'autarcie.

Cette enquête a donc pour objectif de légitimer l'utilité, la durabilité et l'accessibilité des "basses technologies" à une échelle plus systémique. Julie et ses coéquipiers se demandèrent donc comment concevoir, produire et utiliser les low tech à l'échelle du territoire ?, en allant à la rencontre de personnes et structures pensant la low tech à plus grande échelle. Plusieurs questions émanent de cette problématique :

  • Comment transférer ces connaissances à l'échelle territoriale ?
  • Comment rester cohérent avec le caractère durable de la low tech ? Si on change d'échelle, est ce qu'on peut toujours avoir des matériaux locaux, de récupération...
  • Comment adapter ces technologies et savoir-faire à un public divers, à une diversité de valeurs ? Comment suffisamment informer les individus pour qu'ils puissent avoir un bon usage de ces innovations[color=#26B260]texte coloré en vert[/color], et qu'ils soient en mesure de les réparer si besoin ? Et comment faire changer le rapport à la technologie en prouvant qu'elle peut être accessible à tous ?
  • Quels modèles économiques adopter pour organiser et rémunérer ces foyers de transmission des low techs ? (Par la formation ? la production massive ?)

Pour Julie, bénéficier d'un panel d'acteurs divers est essentiel car il permet de représenter la diversité des réponses aux questions énoncées précédemment, et donc de satisfaire les sensibilités de chacun. En effet, certaines structures insisteront sur la gouvernance, l'horizontalité et le bien-être de leurs membres, tandis que d'autres préféreront apporter des solutions plus techniques (R&D). Les enquêteurs ont choisi de ne plus uniquement porter leur étude sur la technologie mais aussi sur les modes de vie, les usages...etc, ce qui permet de donner une dimension systémique aux résultats de l'enquête (leur première escale s'est déroulée à territoires en commun par exemple).

Durant leurs différentes escales, approches, rencontres, observations, visites, immersion, phases de recul, entretiens ou encore phases d'écriture et d'analyse ont rythmé leur travail. Quentin, Julien, Julie, Amandine, Romane, et Virginie ont tenté également de saisir l'imaginaire et les valeurs de ces porteurs de changement, afin de transmettre leur vision du monde, l'organisation de leur quotidien et de leur activité professionnelle. En diffusant les données collectées lors de l'enquête, l'idéal serait de montrer qu'un changement de cap de la société est possible et que chacun est capable d'y contribuer aisément en s'inspirant des connaissances et savoir-faire partagés par les structures rencontrées. Pour Julie, il faut démystifier les sciences en montrant qu'elles peuvent s'apprendre et s'utiliser simplement.

Portrait Guénolé - Programme Nomades des mers et Low tech Explorer - Low tech Lab de Concarneau

Teaser série ARTE sur Nomades des mers

Qui est Guénolé ?

Après des études d'ingénieur spécialisées dans le milieu marin, il s'engage auprès d'une ONG au Nicaragua pendant 1 an et demi. Sur place, il forme les populations à la conception et l'utilisation de systèmes low tech, outils pertinents pour pallier à des problématiques territoriales. En effet, certaines populations rencontrent des contraintes auxquelles nous ne sommes pas confrontés (comme un accès difficile à l'eau par exemple), ce qui les poussent à innover pour répondre localement à leurs besoins de base. À son retour, il embarque donc dans le programme Nomades des mers, au sein du Low tech Lab de Concarneau, qu'il n'a pas quitté depuis 2 ans.

Programme Nomades des mers et Low tech Explorer - Low tech Lab de Concarneau

Suite à une expédition à bord du Gold of Bengal, un voilier composé à 100% de jute et autonome, l’intérêt des technologies respectueuses de l’Homme et de l’environnement fait naitre le Low tech Lab et son programme Nomade des Mers. En 2016, cette expédition est lancée dans le but de faire un tour du monde des innovations low tech, afin de pouvoir les apprendre, les reproduire et enfin les diffuser au plus grand nombre. L’objectif consiste à documenter ces savoirs-faire, et à les transformer en tutoriels mis à disposition sur le site du Lab, en open source. Il est intéressant de visibiliser ces innovations car cela permettrait à n’importe qui de les reproduire avec les ressources dont il dispose, ce qui en génèrerait des nouvelles. Les low tech existent depuis bien plus longtemps qu'on ne le pense, ce terme étant encore trop méconnu. Elles s'inspirent souvent de savoirs-faire traditionnels, qu'elles s'appliquent à améliorer et adapter à nos sociétés contemporaines.

En amont, le travail de Guénolé consiste à trouver toutes ces personnes forces d’innovation accessibles et durables, qu’il répertorie au sein d’une cartographie des low tech. À terme, cette dernière permettrait aux personnes de voir :

  • s’il y a des initiatives autour de chez eux qui leur permettraient de s’équiper en systèmes low tech
  • si certains lieux produisent et vendent leurs innovations
  • si des formations ou des tutoriels existent pour que chacun puisse reproduire ces technologies Selon lui, il serait donc intéressant de fusionner cette cartographie avec d’autres type Transiscope afin d’élargir le champ des possibles.

Trouver des solutions techniques aux problématiques territoriales est une chose, mais Guénolé insiste aussi sur l’importance de jouer sur l’imaginaire pour attirer le grand public. Nomade des Mers fait donc l’objet de documentaires Arte et Brut, ce qui permet à des millions de personnes de s’évader dans cette aventure tout en renouant avec la technologie. Pour alimenter des personnes et projets au delà des tutoriels, le Lab a créé un programme intitulé Low tech Explorer qui consiste à guider et outiller des personnes qui voudraient voyager pour aussi rencontrer des acteurs de la low tech (// Chemins de la transition).

Portrait de Sofía Valdiri - Point de suspensions

Site officiel de Point de suspensions

Qui est Sophia ?

Sophia est originaire de Colombie. Elle étudiait dans une école francaise ce qui lui a permis de partir par la suite en France pour monter sa compagnie de théâtre Point de suspensions. Intéressée par les enjeux de la transition, elle vit actuellement dans une "éco-coloc" à Paris avec 9 autres personnes. Ils sont dans une dynamique respecteuse de l'environnement (potager, composte..) et communautaire (ils ont un compte commun, partage les tâches quotidiennes, l'alimentation..).

Point de supensions

Partant du constat que le théâtre est un environnement assez fermé, où l'on cherche la performance impliquant des moyens financiers de plus en plus importants, Sofía a monté Point de suspensions, une compagnie soucieuse de revenir à une expérience plus épurée de cet art. Dans une volonté de valoriser la diversité humaine en créant des synergies, ses projets mettent en scène des artistes issus de formations différentes, aux cultures diverses, et parfois en situation de handicap.

Le Moulin Bleu

Colibris est une association engagée pour mettre en réseau des citoyens souhaitant changer leur mode de vie, soutenir leurs initiatives humaines et écologiques, et transmettre des connaissances et compétences propres aux enjeux de la transition. Le projet Oasis nait de ces ambitions, et consiste à réunir et visibiliser des éco-lieux français autour de projets répondant aux limites écologiques, humaines ou encore idéologiques des sociétés modernes. Sofía a participé à la rénovation du Moulin Bleu, une grande propriété dans le Loire-et-Cher acheté par la coopérative Colibris. Ce lieu réunit une quinzaine de personnes, projetant de mener un mode de vie résilient et alternatif, porteur d'une dynamique de transition à l'échelle locale. Pendant le confinement, ce groupe d'amis s'est installé dans le moulin afin d'entamer les travaux nécessaires. Non seulement ils entreprennent des cultures pour s'alimenter tout en étant autonome, mais ils projettent également de produire leur propre électricité, de mener des ateliers de travaux manuels, ou encore d'ouvrir un restaurant et des chambres d'hôtes.

Par ailleurs, un désir de transmettre les outils et connaissances nécessaires pour changer de mode de vie porte aussi le projet du Moulin Bleu. Pour se faire, ils rénovent entièrement l'ancien moulin afin d'en faire des salles de réunions capables d'accueillir différentes associations qui souhaiteraient travailler en lieu commun. Par exemple, Avenir Climatique est une association principalement composée d'ingénieurs, qui souhaitent sensibiliser des entreprises et élus aux enjeux de la Transition. Chaque été, ils animent leur propre université pour former différentes personnes à ces problématiques, ce que le Moulin Bleu s'engage à héberger. Le Moulin Bleu pourrait alors être un lieu intéressant à intégrer dans les parcours des Chemins de la Transition.